Ne pas céder au marketing genré

Un des principaux obstacles pour sortir du “rose pour les filles, bleu pour les garçons” c’est le marketing genré, qui fait tout pour que garçons et filles restent dans leur case. Il faut donc lutter contre lui pour offrir plus de variétés à nos enfants. Et Noukapi souligne que “c’est un combat de tous les instants tellement la distinction est omniprésente” et qu’il faut donc être vigilant !

La première étape est d’avoir conscience de ce marketing genré : “Lorsque je traverse les rayons de jouets et que je vois le MÊME jouet disponible dans deux couleurs différentes, avec un emballage différent, total look rose pour les filles et total look bleu pour les garçons, je bouillonne intérieurement. Je maudis les marketeux qui incitent les consommateurs à acheter deux produits différents et à enfermer les enfants dans un univers monochrome. Je trouve cela malhonnête.” (Elise)

Voilà les astuces et techniques des participantes pour ne pas y céder :

  • éloigner le plus possible notre enfant des discours qui genrent les jouets, ne pas lui proposer de catalogue de jouets aux pages roses et bleues (Fille d’Album)
  • boycotter autant que possible les jouets “faits pour les filles” (roses) ou “faits pour les garçons” (bleus) qui ne sont que du marketing (Ezrine)
  • aller dans tous les rayons du magasin sans se limiter (Mere Geek)
  • en éviter au maximum les grandes enseignes qui font leur beurre là dessus (Leslie). “j’évite les “supermarchés” du jouet comme Jouéclub et consorts pour aller plus vers des petites marques, ou des marques plus écolo-éthiques-non genrés, moins connues” (LaFarfa)
  • merci internet qui propose parfois plus de choix que les magasins (Noukapi)
  • je fais attention de ne jamais utiliser l’expression “pour fille” ou “pour garçon” quand j’en parle à mon fils. Quand on va au Mac Do, par exemple, je lui demande de choisir entre “la peluche Hello Kitty” ou “le monstre avec un bouclier” et jamais “le jouet fille” et “le jouet garçon”.  (Fille d’Album)
  • je me coupe au maximum de la publicité ces dernières années, ça aide. (Neea)
  • J’ai fait exprès de ne pas donner de catalogue de jouets à Noël à ma fille car j’ai été horrifié des pages roses et bleus, j’ai préféré qu’elles choisissent ses jouets sorti de son imaginaire, à moi de la faire parler pour comprendre puis trouver au mieux ce qu’elle veut. Ça développe aussi son imagination je trouve plutôt que de dire “je veux ça.” (MamLutin)

 

Développer la créativité des parents comme des enfants et s’éloigner un peu du consumérisme de la société sont également de bons moyens de lutter.

  • En privilégiant le bricolage maison et les moment de partage en famille. (Leslie)
  • niveau jouets eux-mêmes, nous privilégions les jouets qui stimulent l’imagination et la créativité. Par exemple pâte à modeler, gommettes, jeux de constructions, déguisements (Mere Geek)
  • En détournant l’utilisation des jouets : “elle a eu un balai petite taille mais qui continue actuellement sa vie en cheval-chaussette” (MamLutin)
  • En faisant circuler les jouets entre les enfants : “mon fils a des poupées, récupérées de cadeaux faits à sa soeur qui les a toujours détestées”. (Sacrip’Anne)

 

Nous assumons aussi de refuser certains jouets, que nous considérons comme trop sexistes ou trop stéréotypés. Les plus cités sont les armes, avec des nuances selon les personnes et les types d’armes, les épées en mousse ou les pistolets à eau posant moins de problème à nos yeux que les armes de guerre : “les jouets qui incitent à la violence en tant que “qualité” du genre masculin, genre les armes – surtout les armes à feu factices pour moi en fait” (Leslie)  (Sacrip’Anne, Minka, Anne-Christelle, Fille d’Album, Neea, LaFarfa, Elise, MamLutin, Lauren, Mere Geek). Sont également cités les jouets d’imitation type ménage ou repassage (“j’ai du mal à trouver l’intérêt d’un tel jouet. Sans doute car c’est dans ma tête associé à l’apprentissage de la bonne petite ménagère” : Noukapi) (Minka), les jeux genrés filles qui ne poussent pas à l’imagination et à la découverte (Leslie), les poupées barbies (Minka, Fille d’Album)… “Je refuserais aussi tout jouet sur lequel serait indiqué explicitement “pour fille” ou “pour garçon”. J’y ai peu été confronté pour les jouets, mais c’est malheureusement fréquent dans les livres pour enfants ou les livres d’activité.” (Fille d’Album)

Dans l’édition jeunesse, les éditions Fleurus font l’unanimité contre elles, même si les techniques de “lutte” varient. “je boycotte les éditions Fleurus pour les bouquins et cahiers d’activités, coloriage etc.” (LaFarfa) “J’ai évincé un bouquin Fleurus “Chloé fait le ménage” (MamLutin). “on a viré le bouquin Fleurus collection “Petit Garçon” sur les travaux” (Mere Geek).“J’ai même accepté qu’il ait un livre avec écrit dessus “petit garçon” car ça parlait de motos et qu’il adore les motos. Je trouve ce livre super sexiste, mais on coupe la poire en deux en changeant le texte quand on le lit (au lieu du petit garçon qui rassure la petite fille qui a peur d’aller sur la moto, on dit l’inverse, ou alors on invente au fur et a mesure ou on commente juste les images). S’il a toujours ce livre quand il saura lire, on pourra en discuter. Je lis moi-même parfois de très mauvais livres, l’important c’est de garder un esprit critique.” (Lauren) “moi aussi je transforme souvent le texte des livres pour gommer des aspects sexistes (ou autres trucs dérangeants, violence par exemple).” (Moineau)

Mais nous sommes souvent moins “strictes” que nous l’avions prévu ! “la seule chose qu’on a cherché à exclure, ce sont les armes, et on n’a pas complètement réussi à les éviter.” (Moineau) “Théoriquement, j’aurais évité les armes et les barbies mais il s’avère qu’on a des épées, et des pistolets (à eau) et que ma fille a maintenant une poupée Barbie-like offerte par une de ses copines. L’important me semble finalement plus de pouvoir en parler en fait.” (Ezrine) “au départ, oui, et les grands-parents aidant…non. Je m’explique : on ne voulait rien de Disney et rien de princesse-gnagnan…Total on a 3 panoplies de princesse en déguisement, dont des jupons cousu-main par la grand-mère (dur de refuser)” (Mere Geek)

One thought on “Ne pas céder au marketing genré

  1. Refuser les cadeaux offerts (surtout par la famille) n’est pas simple mais en même temps il faut bien respecter la philosophie et l’éducation des parents tout en faisant plaisir à l’enfant (sans lui bourrer le mou en plus) ARGH !

    Like

Leave a comment